Quand demain enfants et petits enfants passeront les jardins au peigne fin, nous nous préparerons à un moment que nous attendons, et appréhendons, depuis hier, peu de temps en somme, mais la notion du temps a tellement changé. Il s'est passé tant de choses en trois semaines, les journées se sont à la fois tellement ressemblées, et tellement démarquées, comme les hauts et les bas des montagnes russes, qu'on sait plus bien où on en est.
Bref, demain, mon papi adoré a une "permission". Ce sera la première fois qu'il rejoint un endroit connu depuis que. La première fois qu'il reverra, enfin, retrouvera, sa femme, notre mamie. Et nous tous, tous ensemble, tous en même temps. Il en pleure déjà. Encore. De ne plus voir nos visages, de la souffrance qu'il croit nous infliger, de la charge qu'il croit être. Quand notre souffrance est de le voir pleurer.
Dans ces cas là, c'est plus facile d'être gai autour de lui. On sent nos larmes qui affleurent, on se regarde, et puis on se reprend, on le serre, on lui parle, on le taquine, on lui dit qu'on l'aime, qu'on est heureux de l'avoir avec nous, près de nous.
Je suis allée chercher une bouteille de Clos Vougeot, un 1966, que j'ai trouvée facilement, elle était pas loin, il l'avait déjà préparée, pour dimanche dernier d'ailleurs. Je lui dis que s'il n'y avait pas ça, tu penses, on voudrait pas déjeuner avec toi ! Ca le fait rire. Il est doux à nos oreilles ton rire, mon papi.
(Il y a 6 mois, on faisait un tour d'auto-tamponneuses ensemble, qu'est-ce qu'on a ri !!!)
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